Karine Bonneval et Julie C.Fortier
Ouvert aux dialogues avec de nouveaux champs de connaissances, le travail de Karine Bonneval et Julie C. Fortier s’appuie sur les ressources de la nature et de la science pour nourrir une recherche portant sur une nouvelle façon de donner à voir et à percevoir.
Suggérant dans son titre un murmure, une parole chuchotée ou une sensation épidermique, l’exposition Comme un frisson assoupi invite à parcourir deux environnements, deux parcours singuliers, prenant comme point de rencontre la force de leur capacité à renouveler l’expérience d’une contemplation multiple faisant appel aux sens.
Le sol sur lequel nous marchons n’est pas une matière simple et inerte, c’est un monde en soi, complexe et vivant. La terre est chargée de beaucoup de symboles : c’est notre planète tout d’abord, le sol dans lequel nous faisons pousser notre nourriture, une matière première de construction, la surface sur laquelle nous sommes ancrés et sur laquelle nous nous tenons debout, le territoire sur lequel ont vit. Chaque ecosystème repose sur un sol différent, reflet de la roche mère sur lequel il repose et de l’accumulation de matière organique issue des êtres vivants dans l’écosystème, plantes, champignons, animaux, bactéries.
La partie sonore du projet a été réalisée en collaboration avec la bio-acousticienne Fanny Rybak, de NeuroPsi à la faculté d’Orsay et le Rillig group, de la Freie Universität de Berlin, spécialisés en écologie des plantes et des sols. La partie céramique a été réalisée en partie en collaboration avec la céramiste Charlotte Poulsen.
Ecouter la terre est ainsi une série de sculptures en céramique noire, comme sortant de terre, car posées sur le sol, qui donnent à entendre (par un système invisible d’enceinte sans fil) ces sons enregistrés de différents échantillons de terre. Plus la terre est « riche » plus l’activité sonore est dense.
Ensemble, nous tentons de rendre compte des échanges invisibles que nous avons entant qu’être humain avec le monde du vivant. Une interaction constante mais parfois infime, dont il me paraît très important aujourd’hui de redécouvrir la richesse.
Le projet écouter la terre est soutenu par la Diagonale Paris-Saclay et la DRAC Centre-Val de Loire.