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L'art de la parure

Du 30 mars au 11 novembre 2013 Château du Rivau, Léméré
L'art de la parure

"Mémoire assassinée", la cotte de mailles de Naji Kamouche, par son titre comme par sa composition formelle, l’oeuvre semble répondre à une nécessité intimement ressentie : faire allusion, par l’objet à la présence-absence du corps et donner forme à un questionnement sur le quotidien ! Couvre-chef des têtes royales, la couronne surdimensionnée de Vincent Olinet, intitulée "Notre époque a la poésie qu’elle mérite", évoque non sans dérision la fascination de notre époque pour le bling-bling. Autre style de coiffe masculine, "Du bonheur d’être fragile" le chapeau de Serena Carone, tout en biscuit … non pas de porcelaine mais de farine.

Le feutre de Jacques Halbert a "ghost in my hat" hésite entre le genre du costume et celui des vanités ou peut être est ce un tour de magicien : des fantômes phosphorescents dans un chapeau !

Côté défense, la main gantée d’armure et qui porte le poids du monde intitulée Salvatore mundi du flamand Jan Fabre est le contrepoint au "Heaume cimier", orné d’une hure de sanglier, imaginé par la jeune plasticienne Astrid Méry Sinivassin.

Elle revisite non sans humour les casques portés par les chevaliers lors des tournois. Habit de parade en forêt, celui du chasseur est illustré avec ironie par Karine Bonneval : un drôle d’explorateur "ExOurs" tout en porcelaine et piqué de drôlerie avec ses oursins crayons témoigne du dicton "qui s’y frotte s’y pique ". Chez les sorciers africains, la parure est chargée de symbolique. La peau d’ours, revisitée par Max Boufathal représente pour l’artiste, sa vision de la parure de cérémonie Africaine. Les matériaux, pourtant pauvres, donnent l’impression, lorsqu’ils sont éclairés, d’une parure en or massif. Toute de bolduc vêtue, cette peau illustre le goût de l’artiste pour le gigantisme.

Un petit objet du quotidien dans un format hors norme… la bague gigantesque intitulé "Nikola" du bulgare Stefan Nikolaev est la copie d’un véritable bijou porté par un prêtre orthodoxe (l’arrière grand-père de l’artiste) au moment de sa mort, au lit, dans les bras d’une jeune femme. Symboles du caractère éphémère de la vie, les vanités ont toujours orné l’intimité des grands seigneurs comme en témoigne l’oeuvre de Marnie Weber, "Antelope", ce personnage animalier d’esprit carnavalesque a l’air tout droit sorti d’un univers burlesque et mythique que cette singulière artiste convoque dans ses installations.

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Karine Bonneval