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Passe-moi le sel !

Du 6 juillet au 27 septembre 2013 Parcours d’art contemporain de Fontenay-le-Comte, divers lieux
Passe-moi le sel !

Parcours contemporain, Fontenay le Comte, commissariat Juliette Cortes
Avec Magali Babin, Marc Bretillot, Karine Bonneval, Michel Lebrun Franzaroli, Florentine Guedon, Pauline Horovitz, Aurélie Mathigot, textes de Gilles Fumey

Triviale et essentielle : l’alimentation nous relie à la terre et nous relie aux autres. Comment ne pas s’étonner devant la magie decette opération qui transforme en nous, fruits, légumes, viandes, poissons et barres chocolatées en sang, lymphe, chair, en énergie, en intelligence ?

Les tenues d’explorateurs sont des sculptures behavioristes qui se présentent comme des carapaces de camouflage pour explorer les zones « naturelles » les plus communes, c’est à dire un paysage transformé et exploité par l’homme. Miroir d’une histoire du regard de l’homme sur la nature, ses tenues, objets ironiques sont à envisager du point de vue naïf de celui qui se croit vierge de toute influence culturelles environnementale.
Juliette Cortes, 2013, catalogue passe-moi le sel !

D’où vient ce que nous mangeons ?
L’homme regarde la nature comme une curiosité, à fortiori les oiseaux qui se cachent dans les moissons. Il la traque, joue avec elle, s’en sert comme d’un garde-manger.
Depuis des millions d’années, l’homme décrypte son milieu, ce qu’il peut lui apporter. Souvent, il en a peur et veut le dominer. Retour de bâton assuré.
Gilles Fumey, 2013, catalogue passe-moi le sel !

Makarka
signifie en créole réunionnais, sucre non raffiné. « Sucre sale » un mot qui raconte une sale histoire.
Totémiques, menaçants, suintants, tuméfiés, croûteux, les pains de sucre qui se dressent sur ce cercle noir constituent une sorte de mandala archéologique ; un lieu de culte dans une pièce abandonnée. Sucre noir et pailleté réalisé à partir de la recette du caramel raté exerce fascination et dégoût.
Paysage volcanique : végétal devenu minéral, momifié, pétrifié, cet ensemble comme un décor pour une version nègre de Hansel et Gretel : celle qui intègre l’esclavage, la maltraitance, la spoliation. Fontenay-le-Comte, à mi-chemin entre Nantes et La Rochelle, a vu passer le résultat des guerres sucrières.
Ce qui est indispensable ne vient pas du néant.
Juliette Cortes, 2013, catalogue passe-moi le sel !

Le sucre est notre plaisir et l’une des pires plaies de l’humanité. L’être humain aime le sucre. Il le cherche frénétiquement depuis la préhistoire. Alexandre, conquérant de la Grèce, rapporte la canne à sucre de l’Inde, qu’il acclimate en Méditerranée avant que les colons ne la cultivent aux Antilles. Ils instaurent avec la complicité des chefs africains le pire des esclavages. Napoléon ruine le commerce triangulaire qui a tant enrichi Nantes et Bordeaux en poussant Delessert à développer la betterave à sucre. Mais la plaie de l’esclavage met encore un demi-siècle avant de se refermer.
Aujourd’hui, nous mangeons trop de sucre et le diabète est l’une des maladies les plus redoutables de l’humanité. Il faut se méfier du sucre.
Gilles Fumey, 2013, catalogue passe-moi le sel !

Jardins mobiles. Des vues documentaires sont tournées dans le Berry et en Guyane sur deux sites de maraîchage cultivés par des représentants de l’ethnie Hmong. Des scènes de fiction s’y intègrent : elle retracent les déambulations de deux personnages mi-homme mi-plante, symbolisant l‘adaptation.
Ces Wilder-männer font la transition d’un site naturel vierge à un site de culture. Leur profil presque chamanique évoque ainsi le travail de l’acclimatation de légumes et de fruits à des territoires peu adaptés. Le caractère magique du personnage lui donne le pouvoir d’ensemencer les lieux qu’il traverse et de transformer les territoires.
A Aubigny-sur-Nère, les légumes cultivés sont des ingrédients de la cuisine traditionnelle hmong, et le trouble sur la situation géographique des jardins est totale tant l’exotisme des cultures contraste avec le terroir.
A Javouhey, les sites avoisinent  la forêt primaire, toujours prête à reprendre ses droits sur les légumes. Quels que soient les sites choisis, la précision et la beauté des gestes de jardinage sont toujours étonnantes de délicatesse.
Poursuivant leur voyage, chaque Wilder –mann reprend la route du fleuve ou de la forêt, les migration croisées des homme et des plantes continuent.
Juliette Cortes, 2013, catalogue passe-moi le sel !

Les jardins sont notre passion de la terre. Un rêve de paradis qui fut celui de toutes les orangeries lorsque la mode versaillaise atteint les châteaux les plus riches. Les jardins sont le fruit du travail et surtout d’une passion et d’une fascination pour le vivant. Un cycle vie-mort qui se répète de saison en saison. Karine Bonneval lui rend hommage à travers la communauté Hmong, Laotiens venus des plateaux d’Asie du Sud-Est à la faveur d’une opération humanitaire menée par la France dans les années 70. Les Hmongs ont été accueillis dans la région Centre et en Guyane.
Les fruits et légumes ont été sélectionnés depuis des millénaires au bord des rivières et des forêts. Javouhey est un nom bourguignon. Celui d’une femme partie comme religieuse en Guyane aider les bagnards à retrouver pied dans la vie. Au bord de la majestueuse Mana, elle a planté son couvent et ses jardins en totale symbiose avec la forêt. Tout légume nait du l’eau et de la terre.
Aubigny-sur-Nère, en Sologne, est dans la même proximité eau-terre. Le travail s’y fait au rythme de la rivière. Le temps est nécessaire pour comprendre ce qu va venir à nous dans les cuisines.
Les vidéos côte-à-côte donnent à voir le caractère interchangeable de la nature, cassent l’idée du terroir qui s’avère être un mythe archaïque d’une terre pourvoyeuse aux besoins de l’homme. Ce qu’on appelle les « racines » sont de l’imaginaire pour nous relier à cette terre dont nous n’avons pas assez d’une vie pour comprendre ce qu’elle peut nous donner. Karine Bonneval aime l’idée que les hommes et les produits alimentaires circulent d’une aire culturelle à l’autre. Comment sont-ils accueillis ? Cultivés ? Quelles cuisines préparent-ils demain, désormais que le tropical s’acclimate au tempéré  ?
Une focale sur ces deux territoires d’une mondialisation en marche et que rien ne semble arrêter.
Gilles Fumey, 2013, catalogue passe-moi le sel !

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Karine Bonneval