Portées par le vent,
larmes de pollen
Installation imaginée en collaboration avec Nicolas Visez, aérobiolgiste du LASIRE
(Laboratoire de Spectroscopie pour les Interactions, la Réactivité et l'Environnement / CNRS-Université de Lille).
Des graminées et certains arbres disséminent leurs pollens grâce au vent, on dit que ces derniers sont anémophiles.
Aujourd’hui, quand on évoque ces végétaux de notre environnement, on pense le plus souvent aux allergies dues à ces pollens émis en grande quantité et soumis aux hasards des airs. Les chercheurs démontrent que ces allergies sont augmentées quand l’air est pollué par notre activité humaine.
Comment alors retrouver la beauté de ces organismes microscopiques, conçus pour transmettre la vie ?
Dans ce paysage qui se joue des échelles, les pollens anémophiles cohabitent avec nos larmes, éclosent sur des herbes géantes, ruissellent encapsulés. C’est une proposition pour les voir à nouveau.
De grands pans de mousseline imprimée redessinent le volume de l’Asinerie en un espace théatral, où les acteurs sont des pollens anémophiles. Les images presque abstraites sur le voilage sont en réalité issues d’une expérience de rencontres en boite de Pétri entre du pollen de bouleau et nos larmes. Leur évolution a donné lieu à des images réalisées au microscope confocal (au laboratoire BICeL de l’université de Lille) et imprimées sur les tissus.
Dans cet écrin pousse une prairie imaginaire, aux reflets métalliques. Les « fleurs » éclosent en chromatographies, un procédé d’analyse par la couleur, inventé au début du 20eme siècle.
Les pollens de 13 espèces d’arbres et de graminées ont été préparés en solution et se sont diffusés sur des filtres ronds par capillarité. Le procédé chimique révèle leur composition en strates délicates et uniques.
Larmes de pollen
Une rosace de graminées sèches, récoltées dans le jardin de l’artiste, soutient une centaine de larmes, dans lesquelles du pollen est enchâssé. Ces larmes sont en savon et flottent au-dessus de nos têtes dans un nuage translucide. Elles sont une étape d’un travail en cours pour imaginer comment faire famille à nouveau avec le pollen porté par le vent, en imaginant pouvoir en découvrir des usages de soin.