Quatre pièces mobiles 
en lien internet avec un outil de mesure connecté à un arbre
réalisées en collaboration avec Guillaume Hutzler
leguinos, tapis tuftés, acier.

Un scientifique de l’INRAe PIAF, laboratoire avec qui collabore Karine Bonneval depuis 2018, a mis au point un outil non intrusif qui mesure en temps réel les variations de dilatation d’une branche : le Pépipiaf. L’arbre nous délivre ainsi, minute par minute, ses réactions à la météo, à l’heure de la journée, à la saison. Ces mesures nous donnent le « pouls » de l’arbre dans sa propre temporalité, plus lente que celle des humains. Elles nous indiquent son rythme circadien, sa manière de croître et de réagir aux éléments. Le Pépipiaf peut mesurer également la vitesse du vent, l’humidité du sol, le rayonnement solaire dans l’environnement proche de l’arbre.
En utilisant la collecte de ces données transmises par le Pépipiaf, Karine Bonneval crée quatre installations autour des éléments terre, eau, air, lumière. Ces installations, sortes de costumes, sont à expérimenter physiquement en se lovant dedans, en les enfilant, en les revêtant. Chacun pourra ainsi ressentir les variations de l'arbre en fonction de la lumière, du vent, de l'hygrométrie, du rythme circadien. C’est avant tout une lente fabrique de bois rend ces données perceptibles à notre sensibilité, dans une vibration permanente, en opposition avec notre manière de voir les arbres. Nous les pensons stables et presque immuables, alors qu’ils sont fragiles et sensibles, en palpitation constante. Les quatre créations permettent de ressentir ces vibrations, pour rentrer en communion avec ce souffle, respirer de concert avec l’arbre connecté.
Ces installations à pratiquer pourront donner lieu à des interprétations performatives : improvisation de danse au rythme des mouvements, atelier de pratique de mouvement et de respiration au gré du « pouls » de l’arbre.
*d’après une citation de Francis Ponge

pièce réalisée en résidence à IBGBI, université d'Evry