Sculptures en cire de colza
Pièces réalisées en résidence au Musée botanique de Berlin
Ces sculptures en cire de colza partent d’un intérêt pour l’histoire des nénuphars Victoria Amazonica, à l’attraction qu’ils ont provoqué et à leur difficile acclimatation sous nos latitudes. C’est une interprétation à l’échelle des éléments secs de cette espèce, en s’inspirant des modèles botaniques, pièces sculpturales scientifiques représentant des parties grossies de plantes utilisées pour en étudier la physiologie. Les formes s’inspirent des Models, ces études de parties de végétaux agrandies qui servaient d’objet d’étude pour les étudiants.
Avec ses feuilles de taille spectaculaire, dont la structure permet de supporter le poids d’un enfant, les victorias amazonica révèlent nos comportements européens de main mise sur la nature. Importées dans des dispositifs coûteux de serre à grand bassin, ces plantes aquatiques tropicales reflètent notre attraction pour l’exotisme, la taxinomie, la possession. C’est notre histoire européenne autour de l’adaptation de ces plantes cultivées dans les jardins botaniques.
Les cires végétales sont des produits de l'agriculture industrielle. Leur aspect pailleté ou translucide est fascinant, précieux, pourtant il est le produit de la culture intensive en monoculture de colza, voir de palmier à huile. Nos besoins et nos envies sont façonnés par cette économie peu durable. Les séries de pièces Palmatomania ou waxtoria, reprenant des formes végétales, les mettent en lumière pour interroger notre rapport complexe à ces matériaux issus des plantes cultivées.
Dans l'histoire des sciences botaniques, la cire a été souvent utilisée pour réaliser des modèles végétaux grandeur nature pour représenter, le plus souvent, des végétaux nouvellement introduits en Europe et qui, de fait, étaient des raretés lorsqu’ils furent modelés.