Avec Marie Denis et Frédérique Lucien
Commerce  agricole  puis  jardinerie  générale,  La  Graineterie  fête  la  cinquième année  de  sa  transformation  en  centre  d’art.  Témoins  du  passage  d’un  paysage agraire  à  celui  d’une  urbanisation  résidentielle  où  le  jardin  d’agrément  a  gagné progressivement sa place, les activités passées de La Graineterie traduisent d’une certaine façon l’humanisation de la nature et la disparition progressive du sauvage dans notre quotidien.  L’exposition Jardins d’hiver devient alors prétexte pour évoquer l’idée de nature aujourd’hui,  c’est-à-dire  selon  certains,  celle  d’un  monde  végétal  maîtrisé  par l’homme.  Avec une sensibilité assumée, mais sans désir de dénonciation ou de jugement, les trois plasticiennes invitées témoignent par leurs gestes artistiques d’une approche empirique du vivant et du végétal.  A leur façon, elles domestiquent et « acculturent » la nature. Et c’est en amateurs éclairées qu’elles usent, entre autres, des ressorts de la botanique et de l’herbier pour distiller une exposition entre nature et artifice, figuration et abstraction.

les tenues d'explorateurs sont des sculptures behavioristes qui se présentent comme des carapaces de camouflage pour explorer les zones « naturelles » les plus communes, c’est-à-dire un paysage transformé et exploité par l’homme.
Miroir d’une histoire du regard de l’homme sur la nature, ses tenues, objets ironiques, sont à envisager du point de vue naïf de celui qui se croit vierge de toute influence culturelle ou environnementale.
Ces armures à l’aspect de tenues rituelles proposent une vision décalée au regard des nouvelles tenues technologiques adaptées aux milieux « hostiles », dont chacun peut désormais s’équiper en allant dans toute grande surface de sport. Ces sculptures s’inspirent librement des tenues, peu adaptées aux milieux investis, des explorateurs du 19e, habillés à l’européenne.

Kwafir , Coiffure en créole de la Réunion. Parfois les esclaves cachaient des graines de leur pays d’origine dans leurs cheveux avant leur déportation. La graine comme symbole du pays maternel, comme une richesse pour le futur. Des graines de cacahuète ont été semées dans deux bustes en céramique, dont la coiffe en fibre végétale tressée est reprise d’après des images de coiffures photographiées par J.D. Okhai Ojeikere

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